Le Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) de Genève a dévoilé les affiches trois différentes affiches de sa 23e édition, du 7 au 16 mars 2025. Cette édition sera portée par les délicates photographies de Luvia Lazo: des portraits camouflés qui nous parlent d’identité, de mémoire mais aussi de transmission et de soin – en écho avec les thématiques de la programmation 2025.

Pour faire honneur à sa 23e édition, le FIFDH présente un triptyque de la photographe mexicaine Luvia Lazo sur des affiches réalisées avec Studio BAD. À travers sa série photo Kanitlow« les visages s’effacent » en zapotèque – l’artiste documente avec poésie et douceur la métamorphose de sa communauté. Par ces portraits dissimulés derrière des éléments végétaux, Luvia questionne les notions d’identité, de racines, le deuil et la mémoire collective. Elle participera au Festival en tant que membre du jury, aux côtés notamment du réalisateur palestinien Mohamed Jabaly et de l’artiste pluridisciplinaire Baloji.

Une édition entre colère et tendresse

Face à la montée en force de l’extrême droite, au non-respect du droit international, à l’impuissance vis-à-vis du génocide en cours à Gaza et aux autres conflits actuels oubliés, la colère et l’indignation constituent une force motrice qui peut devenir un levier de mobilisation. Toutefois, pour combattre la sidération, ne pas céder à la paralysie et chercher, ensemble, les ressources pour penser, résister et agir, la 23e édition du FIFDH se décline également comme une invitation à remodeler nos sociétés à travers le soin, la solidarité et l’empathie.

« Dans un monde fracturé par les crises, la programmation de cette édition expose et dénonce les violations des droits humains, parfois avec colère, au diapason des personnalités engagées qui sont invitées au FIFDH. Mais elle fait aussi un pas de côté, élève le regard et interroge : comment protéger ce qui nous rend humain, ce qui nous rassemble ? En écho à la programmation, le regard de Luvia Lazo nous invite à soigner nos relations, mais aussi à célébrer et redonner du sens à ce qui nous unit« .

Laura Longobardi et Laila Alonso Huarte, co-directrices éditoriales du FIFDH

Faire communauté pour une société plus juste

L’édition 2025 du FIFDH invite ainsi les publics à explorer des récits poignants sur l’importance de la solidarité et des liens humains. En Première suisse, le dernier long métrage de Germinal Roaux, Cosmos, aborde la vieillesse, ses métamorphoses et l’importance du lien affectif. Ce film marque la première coproduction issue des accords de coopération entre la Suisse et le Mexique.

La force de la communauté comme levier de lutte et la nécessité de replacer le soin au cœur de nos pratiques politiques et économiques seront aussi explorées dans la discussion Solidarité et soin: une révolution douce.

Histoire vivante, mémoire partagée

rand gagnant de l’IDFA 2024, Trains de Marciel J. Drygas dresse le portrait de l’Europe du XXe siècle, en assemblant des images des passant·es dans les gares. Au rythme de l’enchevêtrement de voies ferrées et d’aiguillages, le réalisateur s’interroge sur le coût humain du progrès: quelle route l’humanité choisira-t-elle? Dans Soundtrack to a Coup d’Etat de Johan Grimonprez, jazz et décolonisation s’entremêlent pour exposer la brutalité de l’histoire coloniale de la Belgique ainsi que ses efforts pour entraver l’indépendance du Congo, avec l’aide de la CIA. Ce documentaire a été récompensé au festival du film de Sundance et sélectionné pour la course aux Oscars. Deux véritables coups de force artistiques qui questionnent le terrain géopolitique actuel et rappellent que la culture est politique.