Luttes sociales et combats pour les droits humains: le pouvoir des images au FIFDH

La crise au Proche-Orient ou la situation en Russie seront au centre d’un Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) sous la thématique des résistances et des révoltes. Le Prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov ou l’activiste américaine Angela Davis sont attendus à Genève pour cette 22e édition qui se tiendra du 8 au 17 mars 2024.

Après une 21e édition marquée par de fortes tensions interne et conclue par le départ de plusieurs collaborateurs, le FIFDH nous propose une édition 2024 concoctée avec soin par avec une nouvelle co-direction éditoriale: Laila Alonso Huarte, actuelle responsable de l’action culturelle et du développement des publics et collaboratrice du festival depuis six ans, et Laura Longobardi, actuelle responsable du programme professionnel Impact Days, engagée auprès du Festival depuis sept ans.

Comment donner du sens à notre époque?

Dans un monde marqué par l’interdépendance entre crises géopolitiques, économiques et sociales, couplé à l’affaiblissement des institutions multilatérales et la crise climatique globale, l’incertitude est partout. « Tout bouleversement implique une perte de repères, mais c’est également dans ce mouvement qu’apparaissent des perspectives nouvelles. Le FIFDH interroge le rôle des images et de la représentation dans ces changements, en proposant de réunir celles et ceux qui réfléchissent à des solutions collectives et nous rappellent la nécessité d’agir » déclarent Laila Alonso Huarte et Laura Longobardi.

Les affiches de la 22e édition. DR

« Le Festival créera les conditions du dialogue et s’appuiera sur le pouvoir du cinéma pour raconter l’histoire de celles et ceux qui font des droits humains un engagement aussi vivant que concret, au bénéfice d’un avenir commun », indique le communiqué. Le FIFDH 2024 en fait sa force au travers, notamment, d’une nouvelle section du Forum intitulée Spotlight. Celle-ci souhaite mettre en avant l’engagement des cinéastes et des protagonistes des films, proposant des pistes de solutions qui incitent le public à l’action. Les thèmes sont, entre autres, liés aux camps de la répression au Xinjiang, aux droits des peuples autochtones, à la répression en Iran, à l’Afghanistan, au Bélarus, à la Palestine et au droit d’asile en Suisse.

À une semaine de l’élection présidentielle russe

La venue de Dmitri Mouratov, rédacteur en chef du journal indépendant russe Novaïa Gazeta, permettra d’éclairer le public genevois sur le conflit russo-ukrainien et l’état d’esprit de la société civile russe à une semaine de l’élection présidentielle dans ce pays après la projection du film Of Caravan and the Dogs qui décrit la lutte de Novaïa Gazeta, dernier bastion de la presse libre au sein d’un État dictatorial et bélliqueux.

Sujets brûlants également, l’événement accueillera des discussions sur l’occupation israélienne en Palestine et l’augmentation de l’antisémitisme. Le photojournaliste Motaz Azaiza, qui a documenté pendant quatre mois les souffrances du territoire palestinien, participera au Forum, ainsi que des militants palestiniens et israéliens pour la paix.

Des sujets qui font actuellement couler moins d’encre seront aussi traités, comme la situation des Arméniens dans le Haut-Karabakh, les résistances féministes et LGBTQIA+ face au fascisme, l’intelligence artificelle ou encore comment nourrir l’humanité et préserver la biosphère: « un festival se prépare sur plusieurs mois et combinaison entre l’actualité, les films que l’on trouve et le dénichage de violations de droits humains et de conflits qui ne se trouvent pas sur le devant de la scène », précise Laura Longobardi.

FIFDH, du 8 au 17 mars. Toutes les infos sur fifdh.org