Le 10 février 2024, une météorite découverte dans le désert d’Oman a révélé un minéral jusqu’alors inconnu. Sa chute a été détectée par des caméras du projet de surveillance des météorites d’Oman (OMMP). Le travail d’une équipe scientifique internationale, composée de chercheurs et chercheuses suisses, omanais et australiens, a permis de localiser le point de chute de la météorite Raja dans le désert pour pouvoir l’étudier.
Grâce à la technologie du Global Fireball Observatory de l’Université Curtin, en Australie, six caméras d’observation du ciel nocturne ont été installées dans le désert central d’Oman depuis 2021. Elles sont conçues pour observer de grosses étoiles filantes, appelées aussi boules de feu. Ces caméras permettent de localiser avec précision le lieu de chute de ces météores qui traversent l’atmosphère. Le 23 décembre 2023, la trace du passage d’une météorite, d’une durée de 3,3 secondes, a été capturée par quatre caméras. Après avoir reconstitué la trajectoire et le lieu de chute, une équipe de terrain omano-suisse a trouvé la météorite le 10 février 2024 près d’un site de forage abandonné appelé Raja (« espoir » en arabe) dans la province d’Al Wusta à Oman.
Pesant seulement 26,8 grammes, la météorite a été découverte 49 jours après sa chute. Le lien entre la boule de feu observée et cette météorite a été confirmé par la détection d’isotopes radioactifs à courte durée de vie, le manganèse-54 et le sodium-22, qui permettent de dater la chute sur la Terre. Ces isotopes ont été mesurés à l’aide du spectromètre gamma ultrasensible GeMSE, qui a été installé dans un tunnel en plein Jura suisse. La spectrométrie gamma est une technique qui sert à identifier certains éléments radioactifs par la mesure de l’énergie des rayonnements gamma qu’ils émettent. L’épaisseur de la roche limite les rayons cosmiques et permet ainsi d’obtenir des résultats plus précis.
Photo: Anna Zappatini, doctorante inspectant la météorite Raja. © Beda Hofmann