Apprécier la qualité de vie et la volonté de vivre ensemble dans le Grand Genève: tels sont les objectifs de l’étude réalisée par une équipe pluridisciplinaire réunissant les six écoles de la HES-SO Genève, emmenée par le professeur HES Andrea Baranzini. L’étude conclut à l’utilité du Grand Genève (6,9 points sur 10) et montre les progrès qui restent à faire en termes de sentiment d’appartenance (5,4 sur 10) et surtout de cohérence dans le développement du projet (4,8 sur 10). Elle révèle aussi les différences de perception d’une région à l’autre.
Le sentiment d’appartenance au Grand Genève diffère selon les régions. Il se manifeste le plus fortement en Haute-Savoie (note de 6 sur 10), pour décliner dans le canton de Genève (5,8) et l’Ain (5,4), avant de chuter drastiquement dans le district de Nyon (4,3). L’âge, le sexe ou le niveau de formation n’ont pas d’impact significatif sur les réponses, contrairement à la situation financière: la corrélation entre moyens économiques et sentiment d’appartenance est très forte.
La mobilité en question Interrogés sur l’utilité du Grand Genève, les sondés ont donné une note moyenne de 6,9. Là aussi, les résultats diffèrent selon la région, le projet étant globalement mieux noté en France qu’en Suisse. 33% des Savoyards considèrent son utilité élevée, alors qu’ils ne sont que 17% dans le district de Nyon.
Les deux domaines qui suscitent le plus d’attentes sont la vie culturelle et la mobilité. Parmi six indicateurs mesurant la satisfaction générale, c’est temps de trajet jusqu’au travail qui est le moins bien noté (7,4). Les plus mécontents sont les Savoyards, nombreux à venir travailler à Genève.
propriétaires sont plus satisfaits que les locataires, explique Andrea Baranzini. Il faut sans doute chercher les mécontents du côté de ceux qui cherchent à se loger.» Les Genevois sont les moins satisfaits de la sécurité. Même s’il faut relativiser puisque 40% des sondés perçoivent un niveau élevé de sécurité.
le même niveau de satisfaction. A relever que les deux régions françaises semblent bénéficier de leur voisinage avec la Suisse. Les notes de l’Ain et de la Haute-Savoie sont supérieures à celle de la France dans son ensemble, relevées par d’autres études menées à l’échelle européenne.
La frontière qui entoure le canton enregistre chaque jour 550 000 passages, dans un sens ou dans l’autre. Première motivation, le travail. En Haute-Savoie et dans l’Ain, 38% des adultes actifs travaillent ou étudient à Genève. Le district de Nyon est lui aussi très tourné vers le canton de Genève, car 33% des adultes y travaillent. Phénomène souvent oublié, les enfants franchissent aussi les frontières pour se rendre à l’école. Dans l’Ain, 6,3% des enfants de moins de 18 ans sont scolarisés dans le canton de Genève; en Haute-Savoie, ils sont 4,7%. Le chiffre culmine dans le district de Nyon avec 11,5%.
En matière culturelle, environ 15% des personnes interrogées dans le Grand Genève français vient en Suisse une fois par mois voir un spectacle, un film ou un concert. 13% des Genevois font le chemin inverse.
dés sont très favorables à la suppression des frontières. A l’inverse, plus de 25% des personnes résidant en Suisse ne veulent surtout pas y toucher.
La HES-SO Genève souhaite reconduire cette étude tous les deux ans. «Cela nous permettra d’avoir des points de comparaison et d’observer des évolutionsdans le temps, par exemple sur le sentiment d’appartenance», explique Andrea Baranzini, professeur d’économie politique à la Haute Ecole de gestion, qui a dirigé l’enquête.