Les Genevois ont accepté dimanche à 56,27% l’initiative populaire « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève – Reprenons en main notre aéroport ». Le texte présenté aux votants, émanent de la Coordination régionale pour un aéroport de Genève urbain, respectueux de la population et de l’environnement – qui regroupe des associations environnementales et de riverains – demandait au Gouvernement genevois qu’il prenne « toutes les mesures adéquates pour limiter les nuisances dues au trafic aérien. » Le contre-projet de la droite a lui été refusé par 54,15% des votants.

Il faut dire que le nombre de passagers à l’aéroport de Genève, fondé en 1919, a doublé ces dix dernières années, dépassant désormais quinze millions. En parallèle, les nuisances ont explosé, en particulier le bruit – notamment nocturne – et la pollution de l’air locale, ainsi que les émissions de CO2, responsables du réchauffement climatique.

Pour les initiants, « ce n’est que le début. Les autorités planifient 25 millions de passagers en 2030. Pour les accueillir, il faudra 650 vols par jour, ce qui représente un avion qui décolle ou atterrit toutes les 90 secondes, 18h/24, et une augmentation significative des vols de nuit! ».

Le contre-projet proposait un plan moins « restrictif » qui aurait aussi inscrit l’aéroport dans la Constitution, mais aurait maintenu son statut d’autonomie. Les Gouvernement et Parlement avaient opté pour ce dernier en arguant que l’initiative pour un Pilotage démocratique porterait atteinte à l’économie.

L’initiative populaire cantonale pour un pilotage démocratique de l’aéroport vise à :

  • Maîtriser le développement de l’aéroport en prenant en compte autant la population que les besoins économiques et l’environnement. Pour préserver la santé de la population, la valeur de notre sol, la qualité de l’air, la qualité de l’environnement et la qualité de vie de chacun.
  • Rappeler le caractère public de l’aéroport comme pour les Services Industriels de Genève ou les Transports Publics Genevois, le statut de l’aéroport doit être inscrit dans la Constitution genevoise.
  • Assurer une consultation des personnes concernées Pour assurer l’équilibre entre les intérêts de la population, de l’environnement, des organisations internationales et des entreprises locales.

De nombreux observateurs se demandent cependant si cette victoire populaire n’est pas avant tout symbolique, l’aéroport étant soumis à diverses réglementations nationales et internationales difficiles à renégocier. Mais le résultat du vote sera un poids supplémentaire pour avancer vers une éventuelle diminution du trafic aérien court-courrier. Des voix se font entendre depuis quelques temps pour un retour de l’utilisation du train – et le retour des trains de nuit – pour les trajets de moins de 1000 km, comme c’est le cas à l’Université de Bâle. Une taxe sur le kérosène – inexistante à ce jour – et sur les billets sont des pistes envisagées.

Photo: Alban Lavy

 

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