Du jeudi 23 au dimanche 26 novembre, La Fureur de lire prend ses quartiers au Commun, où se dérouleront les événements adultes et les expositions, à la Maison Rousseau Littérature pour son programme jeunesse et dans une quinzaine de lieux partenaires pour sa programmation hors les murs. Pour sa 18ème édition, elle propose à ses divers publics, plus de 80 événements, 20 performances, des expositions, des ateliers sur le thème « les lettres ont du caractère », un atelier professionnel sur « la durabilité dans un cadre festivalier » et une quarantaine de rencontres pour les classes du DIP.

La Fureur de lire, biennale trans- et pluridisciplinaire s’engage depuis trente ans, à présenter et diffuser la littérature sous toutes ses formes, ses caractères et ses expressions. Entièrement gratuite, elle soutient la littérature suisse romande tout en accueillant des talents littéraires du monde entier. Une édition, particulièrement foisonnante, qui invite le public à expérimenter, écouter, goûter, crier, écrire et bien sûr lire.

Populaire, interdisciplinaire et performative

Cette année, une dizaine d’écrivain-e-s internationaux·ales viennent d’au moins quatre continents, une trentaine de Suisse, pour des rencontres qui s’annoncent éclectiques et généreuses. Un appel à projet a permis à 19 lauréat·e·s, acteurs·trices de la scène romande, sélectionné·e·s par un jury composé de Yann Courtiau, libraire, Max Lobe et Carla Demierre, écrivain·e·s, Maud Mabillard, programmatrice, et Alexandra Ruiz, coordinatrice, de produire une pièce littéraire inédite destinée à être présentée dans le cadre de la Fureur de lire 2023.

Pour rappeler l’importance du livre comme lien social, des collaborations étroites avec plusieurs associations telles que La Marmite, Écrire encore et le Centre d’intégration culturelle de la Croix-Rouge, se sont également développées et permettront d’atteindre des populations sous-représentées parmi les publics usuels suivant l’offre culturelle proposée à Genève.

L’Algérie à l’honneur

La Fureur de lire tisse, pour sa dix-huitième édition, une toile d’événements littéraires dont les fils s’étendent de l’Algérie au Japon, embrassant des sujets aussi vastes que les peurs contemporaines et l’émergence de voix féminines retentissantes. Une Fureur de lire engagée : en association étroite avec les éditions Barzakh, la Fureur de lire met à l’honneur l’Algérie avec trois figures emblématiques du paysage littéraire algérien, Kamel Daoud, Mustapha Benfodil et Salah Badis.

Mais le panorama littéraire ne s’arrête pas là. D’autres horizons s’ouvrent avec des auteurs·trices issu·e·s de diverses cultures mais partageant la langue française comme vecteur d’expression. Akira Mizubayashi, Nancy Huston et Rosie Pinhas-Delpuech, pour n’en citer que quelques·un·e·s, viennent enrichir ce kaléidoscope culturel, témoignant des potentiels de la littérature francophone.

Le vendredi soir s’annonce comme une immersion dans les angoisses et les questionnements du XXIe siècle. Entre technologie et catastrophe naturelle, des plumes comme Solange Ghernaouti, Rinny Gremaud ou encore André Ourednik vont dépeindre nos peurs contemporaines, armés de leur talent d’écrivain·e·s.

Une vague prometteuse d’auteures trentenaires s’annonce également à l’horizon. Seynabou Sonko, Elisa Shua Dusapin, Lucie Rico, et bien d’autres, évoquent notre époque avec une précision et un talent saisissant. Qu’elles en soient à leur premier ou cinquième roman, leur verve ne laisse personne indifférent.

Le festival conserve aussi sa tradition d’allier le verbe à d’autres formes artistiques. Les performances littéraires y tiennent une place de choix. Des artistes comme Frédéric Pajak, Anne-Sophie Subilia et Dorothée Thébert donnent corps et voix à leurs textes, les sublimant à travers la musique, l’image et la performance scénique.

En écho au thème de cette année, « Les lettres ont du caractère », de nombreux ateliers et expositions seront dédiés à la célébration du mot. De l’écriture érotique avec LittÉros, à l’exploration typographique de « Sacrés caractères » par Rémi Bergé, en passant par un atelier de braille, le festival promet une expérience littéraire sensorielle et singulière.

Programme jeunesse

La Maison Rousseau et Littérature (MRL) se métamorphose lors du festival. Elle devient, le jour, une Maison des enfants et, le soir, un espace dédié aux adolescents et jeunes adultes.

L’éveil artistique et la créativité des plus petits sont à l’honneur le samedi. Sous les pinceaux habiles d’Anne Crausaz, les enfants sont invités à explorer et à dessiner en s’inspirant de leurs cinq sens. Parallèlement, l’univers prolifique du règne animal s’invite dans leurs illustrations, guidé par le talent d’Adrienne Barman, qui les encourage à illustrer leurs initiales.

Le dimanche, c’est dans un univers ludique et pédagogique que les tout-petits, âgés de 2 à 8 ans, sont plongés. Le collectif Ribandelle les guide dans une aventure singulière où l’écriture laisse place à la découverte des lettres, jouant avec leurs formes basiques et leurs variations typographiques.

Les soirées, quant à elles, résonnent des voix et des aspirations de la jeunesse. Le samedi, la MRL devient le théâtre d’un dialogue entre Fabrice Melquiot et des collégien·ne·s de la région, autour du projet intrigant « L’Écrivain fantôme ».

Le dimanche soir, les projecteurs illuminent une scène vibrante où se tiendra un open-mic. En partenariat avec la Ville de Genève, ce sera un moment phare où de jeunes rappeur·euse·s genevois·e·s s’empareront du micro, fusionnant littérature et rythmes contemporains.

« La Fureur de lire » promet, cette année encore, de célébrer la littérature sous toutes ses formes, invitant toutes les générations à s’exprimer et à s’immerger dans le monde merveilleux des mots.

Face aux enjeux croissants liés à l’environnement et à la responsabilité sociétale, comment peut-on inscrire un festival dans une démarche durable tout en embrassant ses dimensions éphémères ? C’est sur cette question cruciale que se penchent Delphine Avrial, consultante dans le secteur culturel en durabilité et RSO ainsi que Laura Giudici et Stefanie Günther Pizarro de l’Association Vert le Futur lors d’un atelier collaboratif. Cet atelier explore les multiples facettes de la durabilité – qu’elles soient environnementales, sociales, humaines, matérielles ou programmatrices – et comment elles peuvent être intégrées de manière harmonieuse dans la production d’un événement culturel. Une réflexion profonde qui met en lumière la nécessité de repenser nos modes de conception et de réalisation dans le monde de la création. La Fureur de lire 2023, plus qu’un festival, est une invitation à voyager à travers les mots et les mondes.

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