L’édition 2019 de la Semaine contre le racisme en Ville de Genève se tient du 16 au 24 mars, en marge de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.

Cette année, en partenariat avec le secteur associatif, plusieurs services proposent des actions pour combattre le racisme. On associe souvent le racisme à une notion abstraite, à une vieillerie que la Genève cosmopolite, ouverte et tolérante, aurait dépassé depuis longtemps. Pourtant, chaque jour, écoles, entreprises, voisinage, transports en commun, boîtes de nuits et autres espaces publics sont les théâtres de propos, d’insultes et de violences en raison de la couleur de peau, de la nationalité ou du statut de séjour.

Le racisme au quotidien

Un chauffeur de bus refuse d’acheminer jusqu’au terminus de sa ligne des requérants d’asile mineurs, arguant qu’ils peuvent bien faire le chemin à pied et qu’ils n’ont aucun droit en Suisse. « Rentrez donc en Afrique ».
Au moment de payer ses courses à la caisse d’un supermarché, une femme cherche son argent dans son porte-monnaie. Un homme derrière elle s’impatiente et dit haut et fort: « Typique! Ces femmes au foulard ne savent même pas compter leur argent! »

Ces cas sont bien réels. Ils ont été rapportés par des victimes dans l’un des centres d’écoute qui recensent les incidents racistes en Suisse. Ils se sont déroulés dans les quartiers de notre ville et témoignent du fait que la diversité est loin d’être acceptée par toutes et tous.

C’est consciente de cette réalité que la Ville de Genève, en partenariat avec plusieurs associations, s’engage dès le 16 mars en faveur d’une ville sans racisme. C’est ce que fera par exemple les 16 et 17 mars le quartier de la Servette, qui réunira une large coalition d’acteurs associatifs et institutionnels pour «Changer d’R» lors d’un week-end placé sous le signe de la rencontre et du respect. Ce sera aussi le cas de la bibliothèque municipale de Saint-Jean, qui présentera dès le 19 mars des expositions témoignant des discriminations que vivent les personnes en exil.

Quant au service Agenda 21-Ville durable, il organisera des conférences et une visite guidée pour questionner l’héritage colonial de la Suisse. Comme le souligne Sandrine Salerno, Conseillère administrative en charge de la diversité, « cette Semaine permet à la Ville de réaffirmer son engagement pour une ville inclusive et non discriminante; une ville où chacun peut se sentir libre, reconnu et respecté, quel que soit son origine, sa couleur de peau ou sa religion. »

Une sanction modérée face au racisme policier…

En 2017 et 2018, un policier membre dirigeant d’un syndicat des forces de l’ordre avait relayé, sur un groupe Whatsapp privé constitué de confrères, des images supposées humoristiques à caractère raciste, antisémite et discriminatoire à l’égard des handicapés. Il a été condamné pour discrimination raciale par le Ministère public le 12 février, comme l’a rapporté Le Courrier, a 90 jours-amende à 150 francs par jour, assortis d’une amende de 2700 francs.

Alors que le précédent président du Département de la Sécurité, Pierre Maudet (PLR), préconisait son renvoi pur et simple, son successeur Mauro Poggia (MCG) a choisi de seulement sanctionner disciplinairement le policer en le dégradant.