Les annonces de Thonon Agglomération étaient pourtant plutôt réjouissantes concernant l’évolution de l’offre de transports publics: un nouveau nom, « STAR’T », une nouvelle identité visuelle, la ligne principale Genève-Thonon T71 renommée 271 pour répondre à la réglementation de l’Office fédéral des transports et une nouvelle branche créée le long de cette colonne vertébrale desservant les communes de la Presqu’Île lacustre dont Yvoire et Excenevex.

Pourtant, les usagers ont vite déchanté ce lundi 13 décembre: moins de trajets en semaine, puisque répartis sur deux branches, peu de bus le samedi, aucun le dimanche. Et des horaires peu pratiques le soir – le dernier 271 part à 20h20 de Genève-Rive. Cédric, usager régulier, témoigne: « Quand je sais que je vais terminer plus tard le travail et que je risque de rater le bus, je préfère prendre ma voiture ». Pour ceux qui voudraient se rabattre sur le Léman Express, il n’y a toujours pas de navette entre les communes des bords du lac et la gare Léman Express de Perrignier. Pas de quoi faire renoncer au tout-automobile. « Après nos élus vont nous dire: regardez, pourquoi mettre plus de bus, il n’y a personne dedans, investissons plutôt dans les routes. C’est catastrophique comme politique des transports à l’heure du dérèglement climatique! » tonne Cédric.

Ces évolutions interviennent notamment dans le cadre du renouvellement du contrat de gestion et d’exploitation des lignes transfrontalières. C’est la société Alpbus qui a raflé la mise, une filiale de la Parisienne RATP. Sur Facebook, un Thononais très remonté contre ce qu’il estime être une « complète régression » du service public, écrit: « On s’attendait à ce que de nouveaux bus soient mis en circulation pour assurer la desserte de la Presqu’Île, mais non, au lieu de ça ils enlèvent des horaires sur la branche principale… On est passé de six bus entre 17h55 et 19h20 à deux depuis le 13 décembre. Et pour couronner le tout, ils augmentent les tarifs qui étaient déjà excessifs! », enrage-t-il. Une autre utilisatrice du réseau social répond: « Genève est notre capitale transrégionale, mais si on veut aller voir un film au Grütli ou voir un concert à l’Usine, ça nous coûte 26 euros aller-retour depuis Thonon! Et notre soirée se termine à 20h… Pendant ce temps-là, en Haute-Savoie, la priorité c’est de mettre des millions dans une autoroute. Rien pour développer les bus ou pour doubler les voies du Léman Express! »

Et pour couronner le tout, des horaires affichés qui n’ont pas été changés sur les arrêts savoyards, une impossibilité d’acheter des billets pour Genève dans le bus et une information défaillante de la part de l’opérateur, puisque ce sont les Transports Public Genevois qui sont censé gérer l’information et la vente des billets. « Pourquoi dès lors ne pas donner la gestion complète aux TPG? », de demande Christelle sur les réseaux sociaux.

Sur ces mêmes réseaux, les usagers s’organisent pour faire pression sur le Groupement local de coopération transfrontalière des transports publics transfrontaliers (GLCT), responsable de l’organisation de la ligne. Seront-ils écoutés?