Des chercheurs genevois et étasuniens mettent en lumière le lien entre un poids corporel anormal chez les très jeunes enfants et un risque plus élevé de développer des troubles des conduites alimentaires à l’adolescence.
Signes d’avertissement dès le plus jeune âge ?
Une dysrégulation métabolique à l’œuvre ?
Bien que les troubles de l’alimentation soient essentiellement de nature psychiatrique, l’étude souligne la nécessité d’examiner également les facteurs de risque métaboliques en plus des composantes psychologiques, socioculturelles et environnementales. «Les différences dans le poids corporel des adolescents qui ont par la suite développé des troubles de l’alimentation ont commencé à apparaître à un très jeune âge, bien trop tôt pour être causées par des pressions sociales pour être mince ou suivre un régime. Une explication plus probable est que les facteurs métaboliques sous-jacents qui sont déterminés par la génétique pourraient prédisposer ces individus à une dysrégulation du poids. Cela s’aligne avec nos autres travaux génétiques qui ont mis en évidence une composante métabolique de l’anorexie nerveuse», analyse la professeure Micali, qui conclut: «Nos résultats soulignent en outre la composition plurifactorielle des troubles de l’alimentation, de même que la nécessité de développer des outils de détection précoce qui pourraient entrer dans les contrôles de routine effectués par les pédiatres de ville. En effet, plus tôt le problème est identifié, mieux il pourra être pris en charge, tant du point de vue familiale qu’individuelle.»